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Les lois en faveur des handicapés
Le handicap physique ou mental est une cause d'inégalité. La société a-t-elle la volonté de reconnaître malgré tout aux handicapés la même dignité qu'à tous ? De quelle façon cette dignité peut-elle être garantie, en particulier dans le domaine du travail ?

1. La place des handicapés dans la société : un sujet en évolution

1.1. Une population nombreuse enfin prise en compte

On a longtemps considéré le handicap comme quelque chose d'exceptionnel : la société pouvait donc juger inutile d'entreprendre de trop vastes efforts pour une si petite partie de la population. Mais c’est justement parce que la société ne faisait aucune place aux handicapés qu’on ne se rendait pas compte de leur nombre.

Une définition claire, acceptée par tous, permet maintenant de dresser des statistiques nouvelles, plus proches de la réalité. On estime que près de 10 % de la population française répond à la définition du handicap donnée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) : ces personnes rencontrent une importante « gêne de la vie quotidienne ».

La nature de cette gêne peut être très diverse : gêne du mouvement (handicap moteur), de la perception (handicaps sensoriels comme la cécité, la surdité), de la compréhension (handicap mental), etc. La cause d'un handicap peut être aussi très diverse : maladies génétiques, séquelles de maladies graves, accidents, vieillissement, etc.

Le point commun de ces handicaps : la dépendance vis-à-vis des autres.

1.2. Un nouvel objectif : l'insertion 

La politique actuelle en direction des handicapés cherche à leur garantir la même dignité qu'aux autres en favorisant leur insertion (tant qu'elle est possible) dans la société. Les lois votées en France en faveur des handicapés comptent donc parmi les lois qui traduisent dans la réalité le principe d'égalité et luttent contre les discriminations.

2. Structures spécialisées et autonomie

Actuellement, la politique en faveur des handicapés poursuit un double objectif : offrir des structures d'accueil adaptées à ceux qui ne peuvent vivre sans une assistance importante ; permettre aux autres de vivre dans la société, en personnes qui dirigent librement leur vie, c'est-à-dire autonomes.

Les structures destinées aux mineurs handicapés sont nombreuses et leur offrent une éducation spécialisée qui les prépare à s'insérer dans la société : c'est, par exemple, le rôle des instituts médico-pédagogiques (IMP). En revanche, on dénonce régulièrement le manque de structures pour les adultes handicapés : trop souvent, ces derniers n'ont que le choix entre la vie autonome et l'hospitalisation (or l'hôpital est un lieu de soins et non un lieu de vie).

Les handicapés peuvent bénéficier de mesures de solidarité nationale : ceux qui ne peuvent pas travailler peuvent percevoir l'allocation d'adulte handicapé (AAH) et l'allocation compensatoire de tierce personne (ACTP) qui leur permet d'embaucher une aide à domicile.

Des aménagements sont réalisés pour leur rendre plus facile l'accès aux bâtiments, à la voie et aux transports publics, mais dans ce domaine, beaucoup reste à faire : les transformations concernent surtout les constructions nouvelles (rampes pour les fauteuils roulants, indications en écriture braille, etc.).

3. La question de l'emploi

L'insertion passe en grande partie par la possibilité de travailler et de vivre de son activité. De nombreux handicapés sont parfaitement capables d'avoir une vie professionnelle, mais les entreprises reculent souvent devant les équipements nécessaires sur le lieu de travail (ordinateurs spéciaux pour aveugles, rampes d'accès, etc.).

La loi impose, depuis 1987, un quota (une part minimale obligatoire) de travailleurs handicapés : c'est un des très rares cas où la France a recours à ce qu'on appelle la discrimination positive. Les entreprises de plus de 20 salariés et les administrations doivent embaucher au moins 6 % de travailleurs handicapés. Si elles ne le font pas, elles doivent payer une contribution à l'État, qui l'utilise pour financer l'amélioration des structures d'accueil aux handicapés.
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